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3 juin 2009 3 03 /06 /juin /2009 09:09
Peu après qu’Hubert Haddad eut publié, aux éditions Zulma, cette inénarrable et monstrueuse merveille littéraire qu’est son Nouveau Magasin d’écriture – une sidérante mine aux chimères, plus fascinante encore qu’un grenier empli de vieilles malles où seraient à trouver des trésors séculaires – l’éditeur remaniait son site internet et y ménageait un espace directement inspiré par ce magasin d’un genre inédit intitulé "Atelier 1", où était proposé à l’internaute d’écrirêver à partir de diverses amorces – citations ou incitations. C’était il y a fort longtemps… Je m’étais arrêtée alors en ce premier atelier, tentée par le jeu de la création assistée et surtout séduite par les perches tendues. Puis j’ai abandonné quelque part dans les entrailles électroniques que mon ordinateur les phrases nées de l’expérience sans plus y songer.

Je les retrouve aujourd’hui à l’improviste, ignorant quelles voies – évidemment impénétrables – m’ont conduite à explorer ainsi les caves de mon PC et à remuer des vieilleries dont j’avais oublié l’existence. Que de poussière ! Et ce que je découvre sous l’épaisse pulvérulence grise ne laisse pas de m’étonner… J’ai le sentiment de lire une très ancienne missive que m’aurait adressée un étranger dont je ne percevrais même plus la silhouette au fin fond de mes souvenirs. Je me demande d’ailleurs dans quelle mesure je puis me penser comme l’auteur de ces phrases car je ne doute pas que les points auxquels j’ai amarré mes propres mots ont survécu çà et là – mais où ???

J’ai néanmoins une certitude à propos de ce fragment : je me rappelle que le titre s’est imposé de lui-même, lors d’une précédente exhumation fortuite restée sans suite…


L'Inconnu des mirages

Nos mains se sont jointes et je savais, alors, que notre amitié était scellée. Mais je savais aussi que, dans la tempête du monde, cette amitié avait tout du bateau en perdition.
Alors que je m'étais perdu dans la forêt voisine, je lui avais demandé mon chemin. Il me fallait atteindre le château sans tarder. Mais sous la pluie, la route se devinait à peine. Porterait-il au fond de ses yeux l'empreinte des orages traversés ? Aurait-il la mémoire de ces falaises arpentées jadis de conserve ?
Tel un chat à la fenêtre, il était pour moi la source de tous les attraits - de toutes les interrogations aussi.. Les voiles de sa vanité hissées haut, il ne se lassait pas de jeter en cascade ininterrompue les propos les plus ineptes. Il aurait été mieux à sa place perdu dans le brouillard, sur la plage, à des lieues de cette fontaine objet de tous ses désirs... C'est en effet cette vision parfaitement anatomique qui s'imposait à moi tandis que je contemplais, ballotté par le torrent, ce vieux tronc arraché par le vent.
Face à cette masse pathétique, je me sentais pareil à un chevalier errant qui aurait franchi les siècles et se serait retrouvé parachuté dans un entrepôt désert.
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9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 13:05

L’escalier est derrière la maison. Les ronces l’ont envahi ; en fouillant du regard sous les entrelacs de branches et de graminées, on devine ses marches aux dalles ébréchées, couvertes de mousses – des lichens gris et jaunes leur font comme des ecchymoses. La rampe, qui disparaît sous la végétation, est rouillée jusqu’au cœur. Il mène au grenier. La maison elle-même se délite, ses murs desquament comme un épiderme eczémateux et le jardin se noie dans les mauvaises herbes. Ses derniers occupants sont morts voici plus de trente ans ; personne n’est venu leur succéder.
 
Un jour, la quarantaine finissante, leur unique petit-fils décida de revenir vivre sur les lieux de son enfance. Il entama alors une vaste campagne de rénovation. Il fallait tout refaire – le toit, d’abord : les poutres étaient très abîmées, nombre de tuiles étaient brisées ou manquaient, la gouttière était arrachée par endroits. Puis les murs : des fissures apparaissaient, et là où l’ampélopsis ne grimpait pas, le crépi avait entièrement disparu, découvrant des pierres mal scellées. Quant à l’intérieur, il n’était plus habitable. Les infiltrations humides avaient tout ravagé : canalisations et installations électriques étaient hors d’usage, les lattes des parquets bâillaient, les papiers peints, gonflés, boursouflés, tachés, pendaient un peu partout en longues langues difformes. Quelques meubles laissés sur place avaient eux aussi succombé à l’abandon et n’étaient plus que ruines de bois – d’eux l’on se débarrassa sans remords, à la hâte : ils étaient de piètre qualité et l’on feignit de ne pas songer qu’ils pouvaient avoir une valeur sentimentale.

Il fallut beaucoup plus de temps pour restaurer la demeure mais les opérations furent menées avec une même diligence, sans atermoiements : le plaisir revigorant que procure l’émergence du neuf eut raison de toutes les nostalgies. La charpente fut soigneusement examinée puis traitée contre les parasites. Des tuiles neuves et de la matière isolante furent posées. L’on choisit de laisser les pierres apparentes –cela impliquait, une fois l’ampélopsis arraché, de les brosser pour enlever les résidus de crépi et les ilots de végétation qui avaient poussé dans les interstices, et de refaire les joints. Une fois l’extérieur redevenu rempart efficace contre les intempéries, l’on s’attaqua aux parquets, aux cloisons dont certaines furent abattues, aux plafonds… En à peine deux ans, la maison, en dedans, au-dehors, et jusqu’à ses entrailles, était comme neuve, pourvue des équipements les plus modernes. Le nouveau propriétaire avait aussi, au fil des saisons, offert une véritable cure de jouvence au verger et au potager, défrichant, taillant, binant… et très vite de beaux légumes apparurent, des fruits charnus et savoureux firent ployer les branches des arbres que l’on croyait trop vieux.

Pourtant, à l’arrière de la maison, collé au mur nord lui-même lové dans le creux que forme la colline au pied de laquelle s’étend le petit domaine, le vieil escalier a échappé au ravalement général. Il est resté enfoui sous les friches. Il reste là comme un appendice inutile puisque l'on a aménagé, dans le salon-bibliothèque, un accès vers le confortable lieu à vivre comprenant trois chambres mansardées, une salle de bain et un dressing qu'est devenu, à la faveur des travaux, le vaste espace sous le toit. Le grenier n'existe plus. Mais le petit-fils a obstinément refusé que l’on touche à l’escalier. Là sont réfugiés ses meilleurs souvenirs d’enfant ; le grenier était le paradis de ses dix ans, et ces marches sont désormais l’ultime cordon ombilical qui le relie à ce qu’il a été. Qu’on le coupe et il mourrait – il en était persuadé.


Peu à peu cependant cette conviction chancela. L’attachement au passé lui pesa de plus en plus : il se rendait compte que l’extrême labilité des jours changeait en gravats méconnaissables la plupart des instants vécus et que ces débris poussiéreux finissaient par encrasser la mémoire comme les dépôts graisseux les artères. Les moments heureux aussi se racornissaient en se réduisant à l’état de tristes fantômes rancis par le passage du temps. À force de remâcher ces rogatons il gagnait en bouche un goût âcre de moisissure. De bois pourri. Il mesurait, à l’aune de ses souvenirs, la vitesse à laquelle l’écoulement des jours creusait des abymes dans son âme – Ah ! Ne plus regarder en arrière ! Car se souvenir, c’est voir de trop près sa propre finitude…

 "Il est temps de prendre le balai et d’épousseter mon petit théâtre intérieur !" se dit-il enfin, certain que ce serait là une belle opération de salubrité personnelle. Et peut-être aussi d’autodissolution…

L’adage recommande de toujours balayer devant sa porte. Lui savait que le plus efficace des coups de balai se donne, d’abord, dans les escaliers – surtout quand ceux-là se trouvent derrière la maison.

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12 avril 2009 7 12 /04 /avril /2009 08:51
Dehors, l’averse s’est tue. Traversant des nues fuligineuses et rondes à peine moins denses qu’au plus fort du déluge, le soleil paraît, très bas sur l’horizon dans une mince bande phosphorique bordée de turquoise et de pourpre. Sa lumière, lustrée par la pluie, se pare d’un éclat adamantin et semble tailler à facettes tout ce qu’elle frappe en même temps qu’elle étire démesurément les ombres, comme pour entraîner au loin l’essence des corps qui les projettent et ne laisser de ceux-ci qu’une écorce sèche.


Dans le salon où je sommeille à demi, un livre retourné à côté de moi, de larges masses noires rampent sur les murs et se répandent au sol. Il en est ainsi à chaque crépuscule, soir et matin. Mais aujourd’hui, prises dans les vapeurs irisées des rideaux neufs, elles dessinent des rencontres inédites entre les objets pourtant logés là depuis toujours et leurs âmes en partance poussées hors d’eux par ce soleil expirant qui envahit la pièce. Chassé-croisé de lignes et de formes – mirages… mais je ne rêve pas : ces ballets mouvants me sont hostiles, ils me terrifient comme jamais auparavant ne m’ont effrayée les jeux d’ombres.
Peut-être parce que moi aussi je suis en partance…
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4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 17:22
Cette fois les fantômes ont gagné. Pendant des heures ils ont frappé à petits coups insistants derrière ses paupières closes – à force le sommeil s'est rompu. Les yeux ouverts dans l'obscurité, il tremble. Puis il se rassure: le matin est là; petit encore mais suffisamment clair pour griser la pénombre de sa chambre à travers les fentes des volets et révéler, par le contour, la présence tranquille des meubles et des objets familiers – ses fétiches, qui l'aident à supporter l'écoulement des jours.
 
La clarté est pâle, timide, mais devant elle ils ont fui. C'est bien connu: ils n'aiment pas la lumière, aussi ténue fût-elle. Ils ne jubilent que dans la nuit parce qu'ils s'y sentent puissants, invincibles – le pays des cauchemars est le leur.
Alors, comme chaque jour au réveil, il croit qu'il aura la paix jusqu'au prochain crépuscule. Mais il oublie, comme chaque jour, combien le souvenir des fantômes est prégnant. Et tout au long des heures il devra vivre avec l'obsédante empreinte de leurs harcèlements nocturnes. Il n'y a pas de trêve qui vaille pour les êtres hantés, qui ont au revers de leur mémoire des monceaux de feuilles mortes rejetées aux lisières – plus près, donc, des pensées conscientes – par les incessants mouvements d'apparition/disparition de scènes qu'ils croyaient définitivement effacées.

Pour ça oui, il s'en souvient, des feuilles mortes. Mais ce n'est pas une chanson de Prévert: juste un concert de tourments que les fantômes se plaisent à orchestrer de leur impitoyable badine.
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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 13:49

Raymond Depardon, Errance, Le Seuil coll. "Points", avril 2005 (3e tirage), 190 p. - 8,50 €.

J
e ne connaissais Raymond Depardon que de renom, et ne savais de son œuvre que les portfolios, articles et interviews que j'avais pu lire dans Réponses Photo. Jusqu'à ce qu'au hasard d'une balade en librairie je tombe en arrêt devant la réédition en collection "Points" de son livre Errance. À peine feuilleté, je l'achetai. Ce fut un véritable coup au cœur, littéraire et photographique…

À chaque retour vers ce livre, je lis plus que je ne regarde ou contemple les photos : en elles je crois reconnaître quelque chose que je tente de capter avec les miennes – confluences et conflits de lignes, de courbes ; perspectives fuyantes… des émergences formelles fortement accusées. Quant aux mots qui vont avec ces images ? Ils questionnent, ils s’interrogent eux-mêmes et sont symptomatiques d’un homme à sa recherche ; comme s’il avait perdu le fil de son propre travail – souvent Raymond Depardon écrit : Je ne sais pas... Alors l’errance, oui, bien sûr puisque l’errant "ne sait pas", cherche sa voie. Mais surtout, j’ai entendu, tout au long du livre et au bout des phrases comme de la terre restée accrochée aux doigts du potier, de la solitude, un peu de vide vertigineux – un vide que donnent à voir les photos comme autant de garde-fous pour ne pas tomber. Mais il y a aussi, en filigrane continu, un rapport au monde qui est à lire ; et un regard sur l’image que l’image, elle, ne peut pas exprimer. De ce côtoiement particulier du texte et de l’image naît quelque chose d’unique. Qui se précise au fur et à mesure que j’essaie de le cerner : c’est un vent insistant, qui souffle moins l’errance que la désolation – une sorte de vanité généralisée. "À quoi bon" semble murmurer le monde…

Un sentiment prégnant de désertification sourd de ces paysages dénudés à peine effleurés par la présence subreptice - ou fantomale - de l'Homme. Bras de route nu, édifices vides, étendues vastes presque perdues, parfois quadrillées de fils et de poteaux comme les lignes claires d'une technologie sans âme, ici, ou là, une silhouette minuscule...
Cet été, un jour que je circulais sur de petites routes du Lot - le temps était à l'orage et l'après-midi touchait à sa fin, c'était un de ces jours maussades qui relèguent les touristes ordinaires dans leurs chambres d'hôtel ou leur tente - j'ai éprouvé, face au mol relief de collines ployées sous le plomb du ciel,  roulant au ralenti sur des routes vides et sinueuses, une émotion analogue à celle que j'avais ressentie en lisant Errance. Alors j'ai sorti mon appareil, équipé en Scala exposée à 200 ISO, et j'ai pris quelques photos. Pas question pour moi de prétendre avoir compris le travail que Raymond Depardon a effectué dans Errance; les images que j’ai fixées sur pellicule signifient simplement qu'il y a eu, à un moment, rencontre entre ce que m'a murmuré son livre et des choses vues en passant. Une rencontre qui m'a poussée à saisir mon appareil, à viser puis à déclencher...

Plus tard, tandis que j’avais les diapositives sous les yeux, cette même sensation a resurgi – comme lorsque je visais, boîtier en main, sous le plomb du ciel. Alors je me suis dit que j’avais vraiment saisi quelque chose. Ce qui, pour moi, caractérise une "photo réussie" – même si elle est techniquement imparfaite.


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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 18:09

Noël est déjà loin et un autre réveillon lui est passé sur le corps. Mais il a certainement laissé des traces…

Le matin du 25 décembre n’a pas le même visage pour tout le monde. Il sourit à certains – les enfants heureux de découvrir leurs cadeaux, les chanceux qui ont vécu le réveillon de la veille dans la chaleur des réunions familiales et n’ont, au lever, que le doux souvenir des bonheurs qui durent un peu au-delà d’eux-mêmes. Pour d’autres, occupés à cuver qui son trop-plein d’alcool, qui son overdose de foie gras, bûche et chocolats mêlés… ce matin un peu particulier a la mine renfrognée d’un jour levé du mauvais pied : les premières heures ont la saveur rancie que laissent derrière eux les excès dont il faut éponger les suites ; pèsent sur elles la morne mélancolie des arrière-joies éteintes dans l’ivresse poussée jusqu’à ses confins.

Nausée et gueule de bois signes extérieurs de réjouissances festives… Bien heureux ceux qui les subissent, eux dont on dit pourtant qu’ils sont "dans un triste état". Parce qu’il y en a de moins gâtés qui n’ont rien autre à cuver que leur solitude ordinaire, à laquelle ils ne trouvent pas même de saveur plus amère qu’à l’accoutumée tant ils sont rigidifiés par leur longue fréquentation d’un isolement permanent. Et si l’on pousse plus loin, si des yeux l’on fouille ces taches d’ombre encoignées dans les replis cachés de nos quartiers, l’on en trouvera de plus isolés encore, enivrés de froid et de vin mauvais, pour qui "Noël", ou "Saint Sylvestre" ne signifie rien – sauf peut-être un surcroît d’aumônes parce que les bien lotis ont en général une conscience à s’acheter.

Ne poussons pas plus avant – sans quoi il faudrait s’engager dans un débat socio-éthique utile et nécessaire certes mais trop complexe pour cet espace-là. Et revenons du côté des foyers bien douillets – c’est déjà une jolie serra à conflits… Entre cervelle laminée et indigestions, joies authentiques et remerciements hypocrites, cadeaux tenus serrés près du cœur et présents vite refourgués sur e-bay, Noël a de drôles de relents post-festifs ; en maints endroits se révèlent de ces choses putrides comme en certain royaume de Danemark…

Noël fête de la nativité : le crime y prend une résonance particulièrement cruelle, une portée symbolique qu’il n’a pas en d’autres circonstances. C’est aussi le moment privilégié des retrouvailles en famille et des repas afférents : ô magnifiques nœuds vipérins, couvant en leur sein rancœurs et vindictes larvées, tenues habituellement sous le boisseau du silence poli requis par les convenances mais que de fugaces allusions suffisent à raviver tandis que des secrets pareillement enfouis et étouffés surgissent, épanchés aux commissures de bouches rendues volubiles par les douceurs dionysiaques généralement dispensées lors de ces agapes – et voilà des festins qui tournent aux foires d’empoignes, aux claquements de portes et aux disputes virulentes. Les sangs s’échauffent, l’on vomit sa bile au propre comme au figuré, frères et sœurs se découvrent des inimitiés rédhibitoires et ceux que l’on croyait ses amis s’avèrent de redoutables adversaires. Peut-on rêver marmite plus affriolante pour un écrivain ayant la marotte de construire d’infernales machinations criminelles et de cuisiner de vénéneux brouets passionnels ? Quoi de plus attirant pour lui que sapins et cheminées garnis de souliers expectatifs pour y semer quelque cadavre ? La matière est là plus riche qu’ailleurs pour inspirer ces romans dont nous autres amateurs de littérature noire nous délectons – et ce serait une exploration jubilatoire que de partir à la découverte de ce que nos romanciers préférés on fait de Noël dans leurs œuvres.

J’ai tiré de ma très-brève bibliothèque noire quelques titres, cités un peu au hasard de la mémoire et sans tenir compte du plaisir de lecture qu’ils m’ont ou non donné : Noël sanglant à Nottig Hill, de Deborah Crombie (Le Livre de Poche, 2004) ; Noir comme la neige, de Peter Robinson (une enquête de l'inspecteur Banks, Le Livre de Poche, 2007) ; L’Assassinat du Père Noël, de Pierre Véry (lu dans un vénérable Livre de Poche dégotté au fin fond d’un carton familial et dont j’avais vu à la télévision l’adaptation cinématographique réalisée par Christian-Jacque en 1941 sur un scénario coécrit par Pierre Véry et Charles Spaak) ; Le Noël d'Hercule Poirot, d’Agatha Christie…


Ah ouiche, on les aime les cadavres et les crimes parfaits – qui cessent de l’être dès qu’entre en scène un de ces héros à l’intelligence hors pair. Mais à condition qu’ils restent sagement dans les limites de leurs fictions bien ordonnées, tout exprès ourdies pour notre plaisir par les maîtres du genre. Dès que le meurtre commence à se profiler dans la vraie vie et la violence à s’installer hors des romans et des films, là, on n’apprécie plus vraiment. Même quand on a coutume de se distraire en lisant ou en écrivant des polars. Je serais d’ailleurs prête à parier que ce sont les auteurs et lecteurs de littérature noire qui ont les mœurs les plus douces et les plus pacifistes – mais je manque de matière pour aller jusqu’à l’assertion sans réserve…

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Présentation

  • : Terres nykthes
  • : Ce blog au nom bizarre consonant un rien "fantasy" est né en janvier 2009; et bien que la rubrique "archives" n'en laisse voir qu'une petite partie émergée l'iceberg nykthéen est bien enraciné dans les premiers jours de l'an (fut-il "de grâce" ou non, ça...) 2009. C'est un petit coin de Toile taillé pour quelques aventures d'écriture essentiellement vouées à la chronique littéraire mais dérivant parfois - vers où? Ma foi je l'ignore. Le temps le dira...
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  • Entre littérature et arts visuels, à la poursuite des ombres, je cherche. Parfois je trouve. Souvent c'est à un mur que se résume le monde... Yza est un pseudonyme, choisi pour m'affranchir d'un prénom jugé trop banal mais sans m'en écarter complètement parce qu'au fond je ne me conçois pas sans lui
  • Entre littérature et arts visuels, à la poursuite des ombres, je cherche. Parfois je trouve. Souvent c'est à un mur que se résume le monde... Yza est un pseudonyme, choisi pour m'affranchir d'un prénom jugé trop banal mais sans m'en écarter complètement parce qu'au fond je ne me conçois pas sans lui

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