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5 janvier 2009 1 05 /01 /janvier /2009 18:02
Il neige sur Paris, sa Petite couronne, et sans doute en bien d'autres lieux en France et dans le monde... L'on a beau pester contre la gadoue tôt formée aux lisières des zones sablées-salées qui gêne la belle blancheur ambiante, râler contre les-moteurs-qui-ne-démarrent-pas et les pare-brise qu'il faut gratter longuement avant de songer seulement à s'asseoir derrière son volant, grommeler encore parce que la neige bousille les bottes et autres grolles en cuir, ou bien parce que le moindre pas risqué hors de chez soi menace de virer au brise-membre, vient toujours un moment où de l'émerveillement pointe sous la mauvaise humeur. On a tous dans le coeur un bonhomme de neige oublié, chapeau de paille et nez en carotte, bâti dans les rires à la sortie de l'école... et Dieu sait que les survivances de l'enfance ont la vie dure.
Tandis que la blancheur gagne, ce 5 janvier 2009 marque une date d'importance pour la littérature noire: k-libre (un lien y conduit depuis la liste établie dans la marge droite de la page...), le site tout entier voué aux univers du polar, est officiellement mis en orbite. Modeste participante, j'ai pu entr'apercevoir la somme de travail que son fondateur, Julien Védrenne, doit fournir pour que tout roule, et le soutien que lui apportent ceux qui l'épaulent à plein temps.
Noire percée sur fond blanc: puisse la neige être un bel habit baptismal à k-libre, qui hélas doit ouvrir le feu avec, en guise d'édito, la triste nouvelle de la disparition de l'écrivain Donald Westlake...
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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 18:09

Noël est déjà loin et un autre réveillon lui est passé sur le corps. Mais il a certainement laissé des traces…

Le matin du 25 décembre n’a pas le même visage pour tout le monde. Il sourit à certains – les enfants heureux de découvrir leurs cadeaux, les chanceux qui ont vécu le réveillon de la veille dans la chaleur des réunions familiales et n’ont, au lever, que le doux souvenir des bonheurs qui durent un peu au-delà d’eux-mêmes. Pour d’autres, occupés à cuver qui son trop-plein d’alcool, qui son overdose de foie gras, bûche et chocolats mêlés… ce matin un peu particulier a la mine renfrognée d’un jour levé du mauvais pied : les premières heures ont la saveur rancie que laissent derrière eux les excès dont il faut éponger les suites ; pèsent sur elles la morne mélancolie des arrière-joies éteintes dans l’ivresse poussée jusqu’à ses confins.

Nausée et gueule de bois signes extérieurs de réjouissances festives… Bien heureux ceux qui les subissent, eux dont on dit pourtant qu’ils sont "dans un triste état". Parce qu’il y en a de moins gâtés qui n’ont rien autre à cuver que leur solitude ordinaire, à laquelle ils ne trouvent pas même de saveur plus amère qu’à l’accoutumée tant ils sont rigidifiés par leur longue fréquentation d’un isolement permanent. Et si l’on pousse plus loin, si des yeux l’on fouille ces taches d’ombre encoignées dans les replis cachés de nos quartiers, l’on en trouvera de plus isolés encore, enivrés de froid et de vin mauvais, pour qui "Noël", ou "Saint Sylvestre" ne signifie rien – sauf peut-être un surcroît d’aumônes parce que les bien lotis ont en général une conscience à s’acheter.

Ne poussons pas plus avant – sans quoi il faudrait s’engager dans un débat socio-éthique utile et nécessaire certes mais trop complexe pour cet espace-là. Et revenons du côté des foyers bien douillets – c’est déjà une jolie serra à conflits… Entre cervelle laminée et indigestions, joies authentiques et remerciements hypocrites, cadeaux tenus serrés près du cœur et présents vite refourgués sur e-bay, Noël a de drôles de relents post-festifs ; en maints endroits se révèlent de ces choses putrides comme en certain royaume de Danemark…

Noël fête de la nativité : le crime y prend une résonance particulièrement cruelle, une portée symbolique qu’il n’a pas en d’autres circonstances. C’est aussi le moment privilégié des retrouvailles en famille et des repas afférents : ô magnifiques nœuds vipérins, couvant en leur sein rancœurs et vindictes larvées, tenues habituellement sous le boisseau du silence poli requis par les convenances mais que de fugaces allusions suffisent à raviver tandis que des secrets pareillement enfouis et étouffés surgissent, épanchés aux commissures de bouches rendues volubiles par les douceurs dionysiaques généralement dispensées lors de ces agapes – et voilà des festins qui tournent aux foires d’empoignes, aux claquements de portes et aux disputes virulentes. Les sangs s’échauffent, l’on vomit sa bile au propre comme au figuré, frères et sœurs se découvrent des inimitiés rédhibitoires et ceux que l’on croyait ses amis s’avèrent de redoutables adversaires. Peut-on rêver marmite plus affriolante pour un écrivain ayant la marotte de construire d’infernales machinations criminelles et de cuisiner de vénéneux brouets passionnels ? Quoi de plus attirant pour lui que sapins et cheminées garnis de souliers expectatifs pour y semer quelque cadavre ? La matière est là plus riche qu’ailleurs pour inspirer ces romans dont nous autres amateurs de littérature noire nous délectons – et ce serait une exploration jubilatoire que de partir à la découverte de ce que nos romanciers préférés on fait de Noël dans leurs œuvres.

J’ai tiré de ma très-brève bibliothèque noire quelques titres, cités un peu au hasard de la mémoire et sans tenir compte du plaisir de lecture qu’ils m’ont ou non donné : Noël sanglant à Nottig Hill, de Deborah Crombie (Le Livre de Poche, 2004) ; Noir comme la neige, de Peter Robinson (une enquête de l'inspecteur Banks, Le Livre de Poche, 2007) ; L’Assassinat du Père Noël, de Pierre Véry (lu dans un vénérable Livre de Poche dégotté au fin fond d’un carton familial et dont j’avais vu à la télévision l’adaptation cinématographique réalisée par Christian-Jacque en 1941 sur un scénario coécrit par Pierre Véry et Charles Spaak) ; Le Noël d'Hercule Poirot, d’Agatha Christie…


Ah ouiche, on les aime les cadavres et les crimes parfaits – qui cessent de l’être dès qu’entre en scène un de ces héros à l’intelligence hors pair. Mais à condition qu’ils restent sagement dans les limites de leurs fictions bien ordonnées, tout exprès ourdies pour notre plaisir par les maîtres du genre. Dès que le meurtre commence à se profiler dans la vraie vie et la violence à s’installer hors des romans et des films, là, on n’apprécie plus vraiment. Même quand on a coutume de se distraire en lisant ou en écrivant des polars. Je serais d’ailleurs prête à parier que ce sont les auteurs et lecteurs de littérature noire qui ont les mœurs les plus douces et les plus pacifistes – mais je manque de matière pour aller jusqu’à l’assertion sans réserve…

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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 17:28

Depuis que le mot "blog"a commencé de fleurir dans le vocabulaire courant, je ressens à son endroit une indéniable aversion. Non pas lexicale car je n’ai rien contre son origine anglo-saxonne – je ne suis pas "francopuriste" au point de crier haro sur le moindre terme issu de l’anglais : comme beaucoup, je mange des sandwiches, j’apprécie les week-ends et me plais à surfer sur le web. Mais une aversion sonore : ce monosyllabe globuleux, qui gargouille un peu façon flaque de boue en ébullition quand on le prononce, n'est guère attrayant. Le franciser en "blogue" n’arrange rien, convenons-en. Il paraît que d’aucuns préconisent de le remplacer par "cybercarnet". Le terme, pour séduisant qu’il soit, ne semble pas s’être imposé – plus long, il risque de continuer à être ignoré en ces temps où l’on court à l’abréviaition. Tant pis pour "cybercarnet" – et puis au fond, blog… ce n’est pas si mal : je connais sous cette appellation quantité de petits coins de Toile des plus sympathiques qui, visités régulièrement, sont en partie responsables de ce qu’à mon tour je consente à "blogger". D’ailleurs, ceci n’est pas "un blog", c’est un territoire certes dépourvu de frontières établies, mais dûment baptisé.

Terres nykthes: un nom de nuit donné en hommage à un chat mort trop tôt, superbe en son obscure robe et que j'avais baptisé Nykthô ; un nom bizarre parce que je ne sais pas écrire "nuit" trop simplement. Et pourquoi se référer à la nuit ? Parce qu'elle attire et appelle, interroge et fascine. Exactement comme les livres, les œuvres d'art, les rêves, et les subreptices merveilles de la nature qui disparaissent à peine entrevues – tout ce dont il pourra être question ici.

En ces terres je transporte les velléités chroniquantes que jusqu'à hier – disons plutôt avant-hier ; donc : jadis – je lâchais sur lelitteraire.com. Je migre par exécration pour la publicité qui désormais envahit ce site; et par soif d'envol parce qu'ici je gagne encore en liberté – que pourtant j'avais grande là-bas.
Je compte sans doute parmi les internautes les moins avertis. Mais tant pis : je tente l’aventure, au risque de ne pas piloter mes pages convenablement. Surtout, j’espère être rejointe par d'autres fines plumes : ce sera toujours pour moi un honneur que d'accueillir les textes stylés de toute espèce.
Puisse 2009 être faste aux Terres nykthes.

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Présentation

  • : Terres nykthes
  • : Ce blog au nom bizarre consonant un rien "fantasy" est né en janvier 2009; et bien que la rubrique "archives" n'en laisse voir qu'une petite partie émergée l'iceberg nykthéen est bien enraciné dans les premiers jours de l'an (fut-il "de grâce" ou non, ça...) 2009. C'est un petit coin de Toile taillé pour quelques aventures d'écriture essentiellement vouées à la chronique littéraire mais dérivant parfois - vers où? Ma foi je l'ignore. Le temps le dira...
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  • Yza
  • Entre littérature et arts visuels, à la poursuite des ombres, je cherche. Parfois je trouve. Souvent c'est à un mur que se résume le monde... Yza est un pseudonyme, choisi pour m'affranchir d'un prénom jugé trop banal mais sans m'en écarter complètement parce qu'au fond je ne me conçois pas sans lui
  • Entre littérature et arts visuels, à la poursuite des ombres, je cherche. Parfois je trouve. Souvent c'est à un mur que se résume le monde... Yza est un pseudonyme, choisi pour m'affranchir d'un prénom jugé trop banal mais sans m'en écarter complètement parce qu'au fond je ne me conçois pas sans lui

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