Vendredi 31 décembre, dernier jour de l'année. Il ne me viendrait pas à l'idée de prononcer l'une ou l'autre de ces formules consacrées pour accueillir une année nouvelle. Comment oser dire, écrire le sempiternel "bonne et heureuse année" – même si l'on souhaite, et de tout son cœur, le meilleur à ceux que l'on aime ou, simplement, que l'on connaît – alors qu'on verra se lever le premier jour de l'année 2022 non pas seulement sous la menace d'une pandémie mais sous la chape de plomb de mesures aussi punitives qu'incohérentes... On dit que le vaccin n'empêche pas de transmettre le virus, mais l'on invalide le test négatif récent pourtant garant de non-transmissibilité au profit de la seule preuve vaccinale pour être autorisé à fréquenter les "lieux publics". On prétend vouloir freiner la propagation d'un "variant inquiétant" mais on RÉDUIT la durée d'isolement des personnes POSITIVES... On voudrait accélérer les contaminations que l'on ne s'y prendrait pas autrement. Mais comme il faut avoir l'air de vouloir le bien de tous, on "prend des mesures drastiques" (drastique: voilà un mot qui fait bien, donne le sentiment qu'on a le gouvernail bien en main! Celui de la coercition, sans aucun doute; celui du bon sens, certainement pas): on surveille davantage et on punit plus fort, bien évidemment, mais ça ne suffit pas... il faut brider davantage la vie! on ferme les discothèques, on interdit de danser... sans même qu'il soit prouvé que danser ou se retrouver dans des boîtes de nuit soit propice aux "clusters" – certaines expériences auraient même été menées qui ont démontré l’innocuité de ces rassemblements. Depuis mars 2020 nous vivons tant bien que mal en Absurdie, sous le coup d'incohérences qui apparaissent dès que l'on prend la peine de se pencher un tant soit peu sur les informations officielles – on se contentera de celles divulguées sur le site franceinfo – pour comprendre qu'il y a d'innombrables hiatus entre les données rendues publiques, par exemple entre certains des chiffres dont on est abreuvé et les mesures gouvernementales censées s'appuyer dessus pour "freiner la pandémie". Pas besoin d'aller naviguer chez les complotistes ou les antivax pour saisir qu'il y a absurdité en la demeure...
Et donc... Tandis que l'on continue de nous ensevelir vivants, de nous réduire à l'état de fossiles pompéiens dé-facés mais sommés de subir en silence et de continuer (quoi... on se le demande bien!) hier tout d'un coup m'a traversée un instant d'euphorie légère qui m'a fait trouver beau le ciel bleu et agréable l'anormale douceur du soleil hivernal. Un infime accroc au regard. Marchant nonchalamment dans une rue courte et étroite, les yeux traînant de droite et de gauche soudain je m'arrête devant un minuscule bout de papier tout baigné de lumière, coincé dans un battant de lucarne mal refermé.
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Sans doute sont-ce ses couleurs et ses motifs – dominante de rouge et de vert, des rameaux de sapin frangés de givre – qui, me faisant aussitôt penser à l'une de ces étiquettes que l'on colle sur les emballages des cadeaux offerts à Noël, ont pénétré jusqu'en mes tréfonds inconscients où gisent tant d'heureux souvenirs d'enfance et m'ont, ainsi, forcée à l'arrêt. Je lis alors l'injonction toute simple qui est écrite. Elle m'arrive sous les yeux justement quand, quelques minutes auparavant, je me suis en effet laissé guider par mon cœur, suivant jusqu'au bout une vague intention dont je me disais qu'elle resterait comme tant d'autres dans les réserves, ô combien encombrées, de mes velléités inhumées. La pleine lumière, l'invite, la résurrection des souvenirs, le fouillis palpitant qui s'est immédiatement mis à bruire dans mes pensées où se tissait dans le plus grand désordre les phrases qui précèdent: une foisonnante convergence de signes qui, dans le vague de sa perception, a motivé la prise de vue.
Et malgré les mots écrits, malgré l'image fixée, le message que je sais reçu n'est en rien décrypté. Ma seule certitude: il y a là quelque chose à entendre.