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Ce matin la tempête s'est calmée. À 8 heures le vent est tombé assez bas pour que je puisse sortir courir sans appréhension. Foulée fluide, allègre – excellentes sensations à tous points de vue ; le bien-être est total. Ailées aussi les pensées, point trop désordonnées malgré tout. Une phrase claire et bien-sonnante peu à peu s'impose dont je me dis qu'elle doit être retenue pour la chronique que je prépare*. Je cours avec une aisance croissante tandis que je me répète la phrase à retenir jusqu'au seuil de mon immeuble. Corps délié, âme légère... mais sitôt que je m'empare d'un stylo et d'une feuille de papier, la phrase "claire-et-bien-sonnante" s'en est allée. Ce que j'écris, et qui suit d'aussi près que possible cette phrase répétée mentalement, n'a plus rien d'avenant : c'est plat, et si j'ornemente pour donner du piquant ça devient grotesque. In fine, ça ne veut plus rien dire.
Une fois de plus, la phrase imaginée se brise les ailes au contact de la concrétisation écrite.
* Je viens d'achever Le Mystère Caravage, de Peter Dempf, à fin de chronique pour le site k-libre et l’article est à écrire... en friche pour l'heure.
Ayant prévu d'aller passer la journée au labo photo je pensais profiter du trajet en métro pour noter une esquisse d'épinglette. Las... ni stylo no crayon dans mon sac! Il me faut pourtant la noter, quitte à la jeter plus tard. Alors j'imagine de m'envoyer un texto... Et de sortir mon smartphone, de pianoter dessus comme 90% de mes compagnons de voyage.
Un stupide oubli, et me voilà sujette au même geste que la masse, moi qui prends tant de plaisir à me sentir inactuelle (en lisant un vieux bouquin par exemple, dans le métro justement...)