
Les impostures n'ont pas cessé de me requérir qui grimacent de plus en plus hideusement, qui par là se rendent difficiles à portraiturer mais dans le même temps exigent plus fort d'être montrées. Mais avant que d'arriver à cette fin, je n'ai pas pu résister à ce petit détour d'investissement scriptural vers quoi m'a conduite une «alerte» France info…
«Les Français pourront partir en vacances en France au mois de juillet et au mois d'août», annonce le Premier ministre. Quelle excellente nouvelle aux oreilles des Parisiens, implicitement sommés d'aller voir en province si le ciel est plus bleu qu'à Paris: ils seront désormais les bienvenus là où en mars on les accueillait pour le moins… fraîchement.
En mars, pneus crevés et noms d’oiseau, en été tapis rouge et grands sourires. Ou quand les indésirables du printemps deviennent les très-désirés de l’été…
On leur en voulait en mars d’apporter avec eux le virus – en été on veut qu’ils apportent leur soutien à l’économie… donc leurs deniers de bobos urbains à ceux-là mêmes qui, quelques mois auparavant, les vouaient aux gémonies.
Pour peu qu’ils soient un peu rancuniers, les Parisiens qui auront eu à souffrir de ces chicanes préféreront sans doute en juillet et août s’assigner d’eux-mêmes à résidence dans l’appartement qu’ils ont voulu déserter au printemps quand la loi les y emprisonnait plutôt que de consentir à aller remplir les poches de leurs tourmenteurs. C’est du moins ainsi que je réagirais si je comptais parmi les malmenés de nos vertes campagnes.
Et le plan du gouvernement visant à «relancer le secteur du tourisme» aura alors un peu de plomb dans l’aile, malgré les 18 milliards d’euros promis à titre de compensations en tout genre ‒ tiens, encore de l’argent qui sort du bois, après les millions divers et variés déjà lâchés depuis le 16 mars, sans retenue et à grands renforts de déclarations solennelles? Mais comment donc se fait-il que la pompe à fric continue de cracher des euros en veux-tu en voilà alors qu’on nous répétait, avant (i.e. «avant l’épidémie»), que les caisses de l’État étaient vides et qu'il fallait se soumettre à l'austérité, aux économies tous azimuts? Par quel(s) miracle(s) l’exécutif peut-il se permettre d’arroser ainsi continument et d'accorder primes et autres revalorisations? À moins qu’il ne s’agisse que de promesses venteuses… et d’un marché de dupes.