Évitons de méjuger de nos gouvernants
C’était promis: nous devions «sortir du nucléaire», nous engager sur la voie de la «transition énergétique» et «investir dans l’exploitation des énergies renouvelables» tandis que, par une assistance ad hoc, nous allions aider les pays «émergents» à renoncer à l’utilisation des énergies fossiles — oh, non pas pour leur propre sauvegarde, n'exagérons pas, tout de même... mais bien plutôt pour qu’ils ne gâchent pas les «efforts» consentis par les pays occidentaux pour tâcher d’enrayer les bouleversements climatiques. Force est de constater que, même sans chercher l'ombre d'une intention bienveillante, dans les faits, rien n’est initié. En la matière comme en d’autres, l’action politique tient en trois mots: mensonge, hypocrisie, lâcheté.
Quoique... peut-être pas. Si, au lieu de témoigner d’une pathétique inaptitude à solutionner les problèmes c’était, au contraire, le signe que notre gouvernement travaille d’arrache-pied à éradiquer, dans un seul et même mouvement, tout à la fois le chômage, les flux migratoires, les crises et faillites agricole, financière, scolaire, sociale, culturelle, etc.? L’on voit par exemple que, parmi d’autres immobilismes ou reculades, nos décideurs laissent tranquillement se dégrader le parc nucléaire, notamment en se déclarant favorables à la prolongation de la «durée de vie» des centrales, fussent-elles en bout de course et affectées par des incidents de plus en plus nombreux – mais bien sûr «mineurs» et que l’on met sous couvercle vite fait bien fait: il ne faudrait pas que le bon peuple panique....
Tout cela ne participerait-il pas d’un plan parfaitement conçu sous les dehors foutraques d’un lamentable laisser-faire? Je me demande si l'on n'est pas en train de nous préparer quelques Fukushima assez bien orchestrés pour survenir quasi simultanément et à court terme (avant la prochaine échéance présidentielle?), histoire de faire table rase de toutes les crises. Puisque la population persiste à ne pas plier sous l'assaut de précarités grandissantes et que la vaste entreprise d’abêtissement généralisé, pourtant menée depuis longtemps, paraît manquer d'efficacité — il reste des «frondeurs», des «zadistes», des «mouvements citoyens» qui donnent de la voix et, pire, «être de gauche» n'est pas une notion tout à fait tuée... la barbe à la fin! — il était temps de trouver un moyen radical d'en terminer avec ces empêcheurs de dominer en paix. Quoi de mieux qu’un Grand soir nucléaire (sans «lendemains qui chantent», celui-ci) qui, de plus, pourrait aisément passer pour «accidentel»?…
Après les lobotomisations successives, on conclura par l’incinération ionisante. On n’est jamais trop prudent: s’il se trouvait un organisme assez robuste pour en réchapper, on courait le risque, inacceptable n’est-ce pas, que celui-ci fût encore un «frondeur».
C'était une pierre apportée aux paranoïas complotistes... en toute ironie, cela s'entend, et quelques degrés au-dessus du premier..